Télémédecine et dépenses de santé – une modélisation économique évaluant l’impact d’une intervention en télémédecine dans trois pathologies chroniques : diabète de type 2, hypertension artérielle et cancer de la prostate - 22/05/18
Résumé |
Contexte |
La télémédecine est un sujet qui retient l’intérêt grandissant des acteurs de santé français. Néanmoins, les impacts médico-économiques restent à date peu évalués. L’Association des laboratoires japonais présents en France (LaJaPF) souhaite contribuer à la réflexion en initiant une étude sur l’impact économique de la télémédecine, dans la perspective d’améliorer l’efficience des systèmes de santé. L’approche retenue s’appuie sur des données en vie réelle pour couvrir l’exhaustivité des consommations de soins. La téléconsultation, télésurveillance et téléexpertise ont été privilégiées dans trois pathologies d’intérêt de santé publique en raison de leur prévalence en augmentation et des coûts associés importants : diabète de type 2, hypertension artérielle et cancer de la prostate.
Objectif |
L’objectif de l’étude est de modéliser en vie réelle l’impact économique d’une intervention en télémédecine dans trois pathologies chroniques.
Méthode |
Phase 1 – établissement d’une « situation de référence ». Une étude longitudinale rétrospective basée sur l’Échantillon généraliste de bénéficiaires (EGB) de l’Assurance maladie est conduite, afin d’estimer le coût moyen/médian annuel des trois pathologies chroniques. Elle permet d’établir la « situation de référence » prévalant actuellement en France (sans intervention de télémédecine). Les critères de jugement principaux sont le coût médical direct total et les coûts par poste de coût (traitements médicamenteux, dispositifs médicaux, consultations médicales et paramédicales, actes techniques médicaux [hors hospitalisations], examens biologiques, frais de transports, indemnités journalières en cas d’arrêt de travail, séjours hospitaliers). Les coûts sont évalués en euros par patient sur une période de suivi (2015) d’un an et valorisés en montant remboursé par l’assurance maladie.
Phase 2 – estimation du coût/gain lié à la modification du parcours de soins « de référence ». Une modélisation économique sera ensuite conduite afin de mesurer le coût/gain incrémental lié aux interventions de télémédecine. Quatre scénarii ont été constitués, issus de publications sélectionnées, pour modéliser le parcours de soins modifié par un acte de télémédecine et d’en estimer le coût/gain potentiel :
– 1 : télémonitoring de patients atteints d’hypertension artérielle contrôlée, via l’automesure de la pression artérielle. Une plateforme en ligne relaie les informations et le patient peut solliciter l’équipe médicale si besoin, et inversement ;– 2 : télésurveillance de patients diabétiques de type 2 insulino-traités, via un système d’alertes transmis à l’équipe médicale si dépassement du seuil d’HbA1c requis ;– 3 : télé-expertise appliquée à des patients diabétiques ayant une suspicion de rétinopathie, via l’utilisation d’outils adaptés et l’envoi de données aux équipes médicales ;– 4 : téléconsultation avec l’urologue en charge du suivi dans une population de patients prostatectomisés dans les 90jours précédants.
Phase 3 – extrapolation et discussion. Cette extrapolation (lorsqu’elle est possible) de l’application de la télémédecine aura pour objectif de proposer une estimation des impacts économiques potentiels pour les dépenses de soins publiques de l’application à plus large échelle de la télémédecine dans le cadre de pathologies chroniques.
Cette extrapolation à d’autres populations sera envisagée sur la base de dires d’experts des pathologies concernées.
Conclusion |
Les résultats sont attendus pour le second trimestre 2018.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 66 - N° S4
P. S214 - juin 2018 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.